Dernière mise à jour : 15 Juin 2020
Vous êtes nombreux à nous contacter afin de savoir si de nouvelles mesures sont ou seront prises concernant la mobilité entre l’Espagne, la France, le Maroc, la Belgique, la Suisse etc…
Nous n’appuyons les lignes qui suivent que sur des sources officielles que nous citons, et vous faisons part de témoignages récoltés auprès de citoyens francophones.
Retrouvez notre dossier spécial : Impact du coronavirus sur l’immobilier en Espagne.
Bonne lecture et bon courage à tous.
- SOMMAIRE
- Réouverture des frontières le 21 juin
- Les amendes en vigueur en Espagne
- L’Espagne impose une quarantaine à toutes les personnes venant de l’étranger
- Par principe de réciprocité, la France imposera une quarantaine aux personnes venant d’Espagne
- DE LA FRANCE VERS L’ESPAGNE
- DE L’ESPAGNE VERS LA FRANCE
- DANS LES DEUX SENS
- Témoignage d’une étudiante française souhaitant rejoindre Madrid
- TEMOIGNAGE DE DAMIEN, DE MÁLAGA À MONTPELLIER
- TÉMOIGNAGE DE LISA, RÉSIDENTE À VALENCIA
- Témoignage d’Alain, de Séville à la Bretagne
SOMMAIRE
- Réouverture des frontières le 21 juin
- Amendes en vigueur en Espagne
- L’Espagne impose une quarantaine à toutes les personnes venant de l’étranger
- Par principe de réciprocité, la France imposera une quarantaine aux personnes venant d’Espagne
- Passage de la frontière DE LA FRANCE vers l’ESPAGNE
- Passage de la frontière de l’ESPAGNE vers la FRANCE
- Passage de la frontière dans LES DEUX SENS
- Témoignage d’une étudiante française souhaitant rejoindre Madrid
- Témoignage de Damien de Málaga à Montpellier
- Témoignage de Lisa de France à Valencia
- Témoignage d’Alain, de Séville à la Bretagne
Réouverture des frontières le 21 juin
Pedro Sánchez a annoncé le dimanche 14 juin, lors de la quatorzième conférence des présidents, que l’Espagne ouvrira les frontières avec les pays de l’Union européenne le 21 juin, à l’exception du Portugal qui sera le 1er juillet
“À partir de ce jour, l’obligation de quarantaine sera également levée pour les voyageurs entrant dans notre pays”.
Source : El Pais
Les amendes en vigueur en Espagne
Le ministère de l’intérieur décider d’unifier les amendes émises pour non respect du confinement. Ces sanctions sont infligées pour “violation de l’article 36.6 de la loi organique 4/2015 du 30 mars sur la protection de la sécurité des citoyens”. Le document contient les critères de sanctions, dont le montant varie entre 601 et 10.400 euros. Attention donc !
FAITS | CIRCONSTANCES | SANCTION |
Déplacement non autorisé | Pas de circonstances récurrentes | 601 € |
Attitude innapropriée du réfractaire | Mépris | 2 000 € |
Intimidation, lorsqu’elle ne constitue pas une infraction pénale | 3 000 € | |
Violence ou menace, lorsqu’elle ne constitue pas une infraction pénale | 10 400 € | |
Persistance faisant référence aux restrictions à la libre circulation | Proposition de sanction sujette à variabilité en raison de la persistance | 1 200 € |
Présence de mineurs, de personnes à mobilité réduite ou en situation de vulnérabilité, notamment dans un véhicule et sans cause justifiée | – | 1 500 € |
Déplacement non autorisé | En présence d’autres personnes, en fonction du nombre de personnes | 1 500 € |
Déplacement non autorisé vers une résidence secondaire | – | 1 500 € |
Non-identification initiale en raison de difficultés causées de manière malveillante par la personne fautive | – | 700 € |
Action délibérée du réfractaire pour éviter ou entraver son identification | – | 1 500 € |
L’Espagne impose une quarantaine à toutes les personnes venant de l’étranger
Toutes les personnes arrivant de l’étranger, y compris ceux de l’UE ou de l’Espace Schengen, doivent se mettre en quarantaine pour une durée de 14 jours, selon le Ministère de la Santé qui a publié, le mardi 12 mai, cette décision, dans le Bulletin Officiel de l’État (BOE).
Cette mesure s’appliquera à partir du vendredi 15 mai et, sera en vigueur pendant toute la période de l’état d’alarme, jusqu’au 24 mai (pour le moment), et “très probablement tout au long de la période de déconfinement”, a indiqué le Ministre de la Santé, Salvador Illa.
La période de 14 jours coïncide avec la période d’incubation maximale pour le virus. “La moyenne d’incubation est de cinq à sept jours, mais elle a été deux fois plus longue dans la plupart des cas”, explique Toni Trilla, responsable de la médecine préventive à l’hôpital de Barcelone.
En Espagne, ces 14 jours seront comptés à partir du lendemain de l’arrivée du voyageur. Durant cette période, la personne concernée doit rester confinée et ne peut sortir que pour acheter de la nourriture, des produits pharmaceutiques, des produits de première nécessité, se rendre dans des « centres, services et établissements de santé » ou pour des raisons de « cas de force majeure ». Pour chaque déplacement, la personne devra porter un masque.
Des mécanismes seront mis en place pour assurer le respect de cette quarantaine”, a déclaré Simón, directeur du Centre de coordination des urgences sanitaire.
Par principe de réciprocité, la France imposera une quarantaine aux personnes venant d’Espagne
En réponse à la décision prise par le gouvernement espagnol, la France instaurera également, une quarantaine de 14 jours pour toutes les personnes venant d’Espagne.
La décision de Pedro Sánchez, président d’Espagne, annoncée ce mardi 12 mai, a provoqué la surprise à Paris. La réaction de l’Elysée repose, sur le principe de réciprocité dans les mesures de contrôle aux frontières que les pays européens imposent, pour limiter la pandémie de Coronavirus.
“L’Espagne a décidé avant-hier d’imposer une mesure de quarantaine. Nous ne le savions pas, nous l’avons découvert, nous n’avions pas pris de mesures de quarantaine concernant l’Espagne. Nous ne l’avions pas fait vis-à-vis de nos partenaires européens », a expliqué jeudi 14 mai, une source venant de l’Elysée, lors d’une réunion avec un groupe de journalistes. « Nous le ferons par réciprocité”, a-t-il ajouté.
DE LA FRANCE VERS L’ESPAGNE
Quand pourrons-nous retourner en Espagne ? Dois-je annuler ou reporter mes vacances ?
Aucun séjour en Espagne n’est possible tant que les contrôles actuels à l’entrée du territoire sont en vigueur.
Les autorités espagnoles estiment que le tourisme international vers l’Espagne pourrait reprendre graduellement à partir de début juillet, avec la levée progressive de la quarantaine et la mise en place de nouvelles normes de sécurité sanitaire. Toutefois, il est recommandé de rester prudent, à ce stade, et d’attendre la concrétisation de ces mesures espagnoles avant de procéder à toute nouvelle réservation.
Étudiants en Espagne : effectuer un aller-retour afin de venir chercher ses affaires. Est-ce possible ?
A l’heure actuelle, cela n’est pas conseillé. Les étudiants étrangers ne sont pas considérés comme étant des résidents en Espagne, critère normalement requis pour franchir la frontière entre la France et l’Espagne pendant l’état d’alerte. Seuls les étudiants disposant d’un certificat de citoyen de l’Union européenne (certificado de ciudadano de la Unión), remis lors de l’inscription auprès des oficinas de extranjeria, sont considérés comme étant résidents et autorisés à franchir la frontière.
Ceux qui réussiront à se rendre sur le territoire espagnol seront soumis à une quarantaine de quatorze jours.
Nous vous conseillons par conséquent d’attendre, dans toute la mesure du possible, la fin des mesures restrictives de franchissement des frontières et la reprise du trafic aérien pour effectuer ces démarches.
Mon NIE est-il une preuve suffisante de ma résidence en Espagne, afin de franchir la frontière ?
Le NIE, seul, n’est pas une preuve suffisante de résidence en Espagne permettant de franchir la frontière à l’heure actuelle. Nous vous conseillons de réunir autant de preuves de votre résidence (contrat de location, contrat de travail, certificado de empadronamiento, certificat d’inscription consulaire, Tarjeta de Identification de Extranjero, etc.) que possible.
Sous quelles conditions puis-je venir travailler en Espagne ?
Les travailleurs transfrontaliers peuvent toujours franchir la frontière pour se rendre à leur lieu de travail, s’il ne leur est pas possible de télétravailler. Pour les autres cas de figure, il n’est actuellement pas possible de venir travailler en Espagne pour des missions temporaires.
Puis-je aller en Espagne pour chercher et ramener en France un membre de ma famille ?
L’entrée sur le territoire espagnol par la frontière terrestre est désormais limitée aux citoyens espagnols, aux personnes résidant en Espagne, aux travailleurs transfrontaliers et aux personnes pouvant prouver un cas de force majeur ou une situation d’impérieuse nécessité.
Si le membre de votre famille présente des difficultés médicales, votre situation peut être considérée comme étant une situation d’impérieuse nécessité. Vous devrez emporter des preuves des difficultés médicales que rencontre le membre de votre famille, et qui justifient la nécessité de votre entrée sur le territoire espagnol, ainsi qu’une preuve de votre nationalité française.
DE L’ESPAGNE VERS LA FRANCE
Comment s’applique la quarantaine en France, pour les voyageurs venant d’Espagne ?
Pour contribuer à maîtriser la pandémie, le Gouvernement a mis en place, à compter du lundi 25 mai 2020, un dispositif de quatorzaine volontaire en fonction du pays de provenance des voyageurs.
Les voyageurs arrivant, par voie aérienne uniquement, depuis l’Espagne, sont invités, depuis le 25 mai, à effectuer une quarantaine volontaire, par réciprocité au système de quarantaine établi par l’Espagne le 15 mai. Cela vaut pour les voyageurs espagnols, français et de toute nationalité.
Les personnes suivantes sont exemptées du dispositif de quarantaine volontaire, si elles ne présentent pas de symptômes :
- les personnes en transit vers un autre pays ;
- les membres d’équipage et personnes exploitant des vols passagers et cargo, ou voyageant comme passager pour rejoindre leur point de départ ;
- les personnes qui assurent le transport international de marchandises ;
- les conducteurs et équipiers d’autocars et de trains ;
- les membres d’équipage et personnes exploitant des navires de commerce et de pêche ;
- les professionnels de santé étrangers concourant à la lutte contre la pandémie ;
- les personnels des missions diplomatiques et consulaires, ainsi que des organisations internationales ayant leur siège ou un bureau en France, de même que leurs conjoints et enfants ;
- les personnels des forces de sécurité intérieure ou de défense français et étrangers de retour de mission, ou en mission, l’autorité judiciaire dans l’exercice de ses fonctions ainsi que les autres agents de l’État affectés à l’étranger ou de retour de mission ainsi que leurs conjoints et enfants ;
- les travailleurs frontaliers ;
- les personnes justifiant d’un motif familial impérieux (déplacement justifié par un droit de garde, de visite ou d’hébergement d’un enfant ainsi que la poursuite de la scolarité, assistance urgente à un proche, obsèques d’un proche parent) ;
- les personnes admises à entrer sur le territoire pour motif économique si leur séjour est d’une durée inférieure à cinq jours. Les conditions de quarantaine applicables aux travailleurs saisonniers et détachés admis à entrer sont précisées dans l’instruction du 20 mai 2020.
De quels documents ai-je besoin pour entrer en France ?
Pour entrer en France, l’ensemble des voyageurs, quelle que soit leur nationalité, devront se doter des documents suivants, en plus des documents de voyage habituels :
- une attestation de déplacement international dérogatoire
- une déclaration sur l’honneur attestant que le voyageur ne présente pas de symptômes de covid-19.
Ces deux documents sont disponibles sur le site du ministère de l’intérieur (voir pages 1 et 2 des documents à télécharger).
Mon vol pour la France est annulé, que dois-je faire ?
Vous êtes invités à solliciter une solution de rechange à la compagnie aérienne ou à l’agence de voyage. Votre compagnie d’assurance ou d’assistance, notamment celle qui peut être associée à votre carte de paiement, peut, le cas échéant, prendre en charge votre retour.
Si vous avez racheté un vol, à la suite d’une première annulation, et que celui-ci est également annulé, les compagnies aériennes devront vous rembourser. Gardez toutes les preuves de votre achat afin de faire une demande quand vous le pourrez.
Comment vais-je pouvoir circuler en France ?
Pour votre retour en France métropolitaine, il est impératif que vous complétiez et ayez sur vous deux documents :
- L’attestation de déplacement international dérogatoire vers la France métropolitaine qui peut être téléchargée sur le site du Ministère de l’intérieur. Cette attestation est à présenter aux compagnies de transport, avant l’utilisation du titre de transport et aux autorités en charge du contrôle aux frontières (liaisons aériennes, maritimes, terrestres, dont les liaisons ferroviaires).
- L’attestation de déplacement dérogatoire qui vous permettra de rejoindre votre domicile en France qui peut être téléchargée sur le site du Ministère de l’intérieur. Cette attestation est à présenter aux forces de police susceptibles de vous contrôler durant votre transit entre votre lieu d’arrivée en France et votre domicile.
Je suis résident en Espagne, actuellement en dehors de mon domicile. Puis-je rentrer chez moi ?
Les restrictions à la liberté de circulation n’empêchent pas de regagner son domicile, quelle que soit sa nationalité.
Puis-je sortir du territoire espagnol en voiture, malgré les contrôles ?
La sortie du territoire espagnol par la voie terrestre reste autorisée. Malgré les restrictions de transport en Espagne, circuler en Espagne pour rentrer à son domicile en France est autorisé, même s’il y a plusieurs personnes dans la voiture, à condition de respecter les règles mises en place par les autorités espagnoles : deux personnes dans une voiture de quatre personnes, une personne par banquette dans une voiture de neuf places. Les passagers sont invités à porter des masques et à respecter, le plus possible, les distances de sécurité.
Je suis actuellement au Maroc et je souhaite regagner l’Espagne puis la France à partir de Ceuta et Melilla, que faire ?
La frontière entre le Maroc et les territoires espagnols de Ceuta et Melilla est fermée depuis dimanche 22 mars minuit. Cette mesure ne comporte aucune exception.
Il convient de vous rapprocher des services de l’ambassade de France au Maroc.
Je suis actuellement dans les Canaries et mon vol est annulé, que puis-je faire ?
Les vols entre les Canaries et l’Europe continentale étant désormais peu nombreux, nous vous conseillons de ne pas hésiter (sauf raison médicale avérée) à prendre un vol vers une autre destination (en France ou en Europe) que votre destination finale. Vous pourrez ensuite rejoindre votre destination finale par voie terrestre ou aérienne.
Je suis actuellement en Espagne continentale et mon vol est annulé, que puis-je faire ?
Quelques vols commerciaux continuent d’opérer de l’Espagne continentale vers la France. Vous pouvez entrer en contact directement avec les compagnies aériennes ou vous connecter sur le site de l’AENA (Aéroports espagnols et Navigation aérienne).
Nous vous incitons également, quand cela est possible, à envisager un retour terrestre. Les trains continuent en effet de circuler, malgré une réduction de trafic (réservation sur www.renfe.com).
DANS LES DEUX SENS
La frontière entre la France et l’Espagne est-elle fermée ?
La frontière entre la France et l’Espagne n’est pas fermée, mais, depuis le 16 mars 2020, des contrôles sont effectués aux frontières terrestres, à l’entrée sur le territoire.
Par ailleurs, depuis le 15 mai tout voyageur international est soumis, à son arrivée en Espagne, à une période de quarantaine de quatorze jours.
Les personnes concernées doivent rester à leur domicile ou dans le logement occupé et peuvent faire à tout moment l’objet d’un contrôle par les autorités sanitaires. Les déplacements doivent se faire avec un masque et être limités aux activités suivantes :
- achat d’aliments, de produits pharmaceutiques et de première nécessité ;
- accès aux centres, services et établissements sanitaires ;
- cas de force majeure ou nécessité absolue.
La quarantaine n’impose pas aux voyageurs de rester quatorze jours en Espagne si leur voyage est inférieur à cette durée, mais les oblige à respecter scrupuleusement les conditions de sorties.
Sont exclues de ces mesures les travailleurs transfrontaliers, les transporteurs et équipages, ainsi que les professionnels sanitaires venant réaliser leurs activités, à la condition expresse qu’ils n’aient pas été en contact avec des personnes infectées.
Les personnes qui ne font que traverser l’Espagne pour regagner leur domicile peuvent se soustraire à la quarantaine, aux conditions expresses suivantes : pouvoir justifier de leur lieu de résidence, ne pas faire plus d’arrêts que ceux strictement nécessaires, ne pas faire de nuitée sur le territoire espagnol.
Ces mesures sont en vigueur durant toute la période de l’état d’alerte et de ses éventuelles prorogations.
Quels points de passage à la frontière franco-espagnole demeurent ouverts ?
Les points de passage autorisés à la frontière franco-espagnole qui demeurent ouverts sont les suivants :
Pour les Pyrénées orientales :
- Autoroute A9 au Boulou
- Route départementale 900 au Perthus
- Route nationale 20 à Bourg-Madame
- Route neutre menant à l’enclave espagnole de Llivia
- Route départementale 914 à Cerbère, de 7h30 à 17h30
Pour la Haute Garonne :
- Route nationale 125 à Melles
Pour les Pyrénées atlantiques :
- Autoroute A63 à Biriatou
- Route départementale 911, au pont St-Jacques
- Route départementale 4 à Dancharia
- Route départementale 933 à Arnéguy
- Route nationale 134 et tunnel du Somport
Combien de personnes maximum peut-il y avoir par véhicule ?
Vous devrez respecter les règles d’occupation du véhicule mises en œuvre par les autorités espagnoles : deux personnes dans une voiture de quatre places, trois personnes dans une voiture de neuf places. Par ailleurs, les passagers doivent porter des masques et se maintenir le plus séparément possible.
Qui est autorisé à passer la frontière ?
L’entrée sur le territoire espagnol par la frontière terrestre est désormais limitée aux citoyens espagnols, aux personnes résidant en Espagne, aux travailleurs transfrontaliers et aux personnes pouvant prouver un cas de force majeure ou une situation d’impérieuse nécessité.
Les États membres de l’Union européenne doivent faciliter le transit des citoyens et résidents de l’Union européenne qui rentrent chez eux.
En effet, selon l’ordonnance INT / 356/2020 publiée sur le BOE du mardi 21 avril 2020, l’entrée dans tous les pays de l’UE est refusée et les voyages à l’étrangers sont interdits jusqu’au 15 Mai 2020. A l’exception de huit situations s’appliquant aux ressortissants de l’UE :
- Les résidents de l’Union Européenne, ainsi que leur conjoint ou partenaire du citoyen de l’union, qui entretient une union conjugale inscrite dans un registre public. Mais également, les ascendants et descendants à leur charge et résidents des États associés à l’espace Schengen ou d’Andorre, qui se rendent directement sur leur lieu de résidence.
- Les titulaires d’un visa de longue durée délivré par un État membre ou un État associé à l’espace Schengen qui se dirigent vers ce pays.
- Les travailleurs transfrontaliers.
- Les professionnels de la santé ou des soins aux personnes âgées qui se rendent sur leur lieu de travail (ou en reviennent).
- Le personnel affecté au transport de marchandises dans l’exercice de son activité professionnelle, comprenant l’équipage des navires, afin d’assurer la prestation de services de transport maritime et l’activité de pêche ; et le personnel navigant nécessaire pour effectuer des activités de transport aérien commercial. La poursuite immédiate du voyage sera une condition indispensable.
- Les organisations diplomatiques, consulaires, internationales, le personnel militaire et les membres d’organisations humanitaires, dans l’exercice de leurs fonctions.
- Les personnes voyageant pour des raisons familiales impératives, dûment accréditées.
- Les personnes qui fournissent des preuves documentaires de force majeure ou de nécessité, ou dont l’entrée est autorisée pour des raisons humanitaires.
Sources :
Ambassade de France en Espagne
BOE du mardi 21 avril 2020
Témoignage d’une étudiante française souhaitant rejoindre Madrid
J’ai voulu rentrer sur Madrid pour venir chercher mes affaires et rendre mon appartement étudiant.
Je tiens tout d’abord à remercier ma famille, mes amis et les autorités françaises pour tout ce qu’ils ont fait pour moi durant ces dernières 48h. Sans eux, la situation aurait été bien plus difficile à vivre.
Ne disposant pas des moyens nécessaires pour payer plus longtemps un loyer étudiant à 500€ sur Madrid, et en voyant que des étudiants avaient réussi à passer la frontière avec un contrat de location (/et une carte étudiante), j’ai décidé de prendre l’avion dimanche soir pour venir récupérer mes affaires et vu le prix des billets d’avions, de rentrer par la suite en voiture avec un ami. J’étais bien sûr consciente que j’allais devoir rester chez moi en quarantaine et respecter toutes les conditions sanitaires en vigueur sur le territoire espagnol.
À l’aller, à CDG, aucun check de température n’a été réalisé et on m’a juste demandé mon contrat de location. En arrivant à Madrid, pas de check de température non plus. La police aux frontières attendait à la sortie de l’avion et demandait les cartes de résidence ou bien un contrat de travail.
Entrée refusée
Je n’avais en possession ni l’un, ni l’autre. Ils m’ont retiré ma carte d’identité et j’ai été emmenée au local sécurisé au T1 avec une autre française se trouvant dans la même situation. On nous a fait signer un papier comme quoi la police nous refusait l’entrée au territoire car nous ne disposions pas de la documentation nécessaire et aussi car on représentait un danger pour l’UE. On nous a emmenées par la suite dans un centre de détention où nous avons été fouillées, on nous a retiré nos moyens de communication (téléphone, ordinateur) et la majorité de nos affaires (j’avais juste ma trousse de toilette et mes papiers). On nous a prévenu que le lendemain nous aurions une entrevue avec le chef de la police et un avocat. Je n’ai jamais rencontré le chef de la police et l’entrevue a été réalisée avec un avocat commis d’office, une subalterne, une traductrice et moi-même.
L’entretien a permis de clarifier ma situation, j’ai montré tous les papiers que j’avais apporté (NIE de mes parents, contrat de location, lettre de l’université, carte étudiante, livret de famille, lettre sur l’honneur que je ne présente pas de symptômes), mais la décision était déjà prise, l’avocat n’a pas parlé, on m’a fait signé le document en me disant que j’avais un avion à 16h dans l’après-midi. Après j’ai réalisé un autre entretien avec l’avocat pour faire un recours et durant cet entretien, la police est venue me dire qu’elle s’était trompée et que l’avion était finalement le lendemain à 16h. J’étais en plein cauchemar. Les conditions sont déplorables : pas de savon dans les douches, pas de serviettes, des draps qui ne couvrent pas le lit et qui ne sont pas propres (cheveux et autres poils), la nourriture se présente sous forme de bouillie pour pas qu’on utilise de couverts décents, une chaleur étouffante, un poste téléphonique à 3€/min (encore faut-il avoir du liquide !)etc. L’autre française a pu rentrer chez elle à Madrid car elle avait un billet retour (après quand même une nuit et une demi-journée passés dans le centre de détention).
Je n’avais pas pris de billet retour car ils sont hors de prix (400€ environ) et j’allais rentrer chez moi en voiture par la suite. J’ai demandé à la police de pouvoir prendre un billet retour et ainsi prouver ma bonne foi : tout m’a été refusé, on m’a dit qu’il était trop tard pour désormais faire la démarche. À 14h je reçois un appel téléphonique de Stéphane Vojetta Suppleant qui m’a demandé plus d’informations sur ce qu’il se passait et ma situation. Il a demandé à la police s’il était possible qu’on me rende mon téléphone. Les personnes de la sécurité m’ont rendu le téléphone, j’ai appelé ma mère mais ils me l’ont repris peu après. Un monsieur de la sécurité, en me reprenant le téléphone, a haussé le ton en disant « ici ce n’est pas l’hôtel, qu’est ce que tu viens faire ici de toute façon? T’aurais du rester chez toi !! ».
Monsieur Vojetta Suppleant s’est par la suite déplacé au centre afin de me rencontrer et m’a gentillement acheté de quoi me laver et m’essuyer. Il a également insisté pour que je puisse conserver mon téléphone, ce qui a changé considérablement les conditions de ma détention (deux jours c’est long sans moyen de communication). Peu après son départ, j’ai demandé à un policier de pouvoir prendre un efferalgan pour diminuer mon mal de tête, j’avais également un traitement pour un problème grave de santé à prendre. Ces deux choses m’ont été refusée, il a fallu que j’aille voir un médecin, escortée par deux policiers armés, dans un fourgon avec séparation entre conducteurs et passagers. Lors de l’entretien avec le médecin, la police était présente, j’ai eu à parler de mes problèmes de santé (en détail, ou ça se trouve? Pourquoi? Depuis quand vous avez ca?) ce qui est très désagréable vu que ce rendez vous est censé être privé (secret médical oblige). J’ai demandé à ce que mes droits soient respectés, la police est sortie en laissant la porte ouverte. J’ai été considérée comme une criminelle. Cela est inadmissible d’être considérée ainsi en étant ressortissante de l’Union Européenne. Lorsque je suis revenue au centre de détention escortée par la police, ceux ci ont refusé que je garde avec moi les médicaments, pourtant certifiés par le médecin comme étant non dangereux.
Se rendre compte des risques avant de partir
J’écris ce message afin de faire comprendre à tous les étudiants qui souhaitent partir qu’il y a un risque. Et ce risque est considérable. La situation est très angoissante : on est isolé, et déshumanisé (les mots sont forts mais c’est ce que j’ai ressenti lorsque je me suis douchée à l’eau froide sans savon et que je me suis essuyée avec le drap sale de mon lit, que j’ai mangé de la bouillie la première fois, ce que j’ai refusé par la suite). J’ai également su par la suite que quand le consulat a appelé la police aux frontières on leur a dit que j’étais venue à Madrid pour voir des amis et que je venais faire du tourisme. J’ai halluciné. Pourquoi la police mentirait elle à l’ambassade? Aussi, un ami espagnol est allé au commissariat dans le centre, et la police là-bas ne me trouvait même pas dans leurs fichiers, j’étais introuvable. Je suis attristée de voir qu’un pays que j’aime tant, et où je vais chaque année avec mes parents depuis maintenant plus de 15 ans (on paye des impôts là bas), m’a traitée ainsi.
Bien évidemment, je remercie le consulat et l’ambassade pour leur travail, pour leur implication, leur dévouement et particulièrement Stéphane Vojetta Suppleant, Cédric Prieto, et d’autres personnes dont je n’ai pas les noms.
J’ai cependant du mal à comprendre en quoi je représente un danger pour l’UE (étant ressortissante Européenne et n’ayant pas été soumise à un check de température ni rien) et pourquoi je ne dispose pas des documents nécessaires et qui justifient ma présence en Espagne (j’avais à disposition contrat de location, lettre de l’université, carte étudiante etc). Le document de la police est réfutable, voir discutable. Pourquoi mon cas n’a pas été défendu ?
Je trouve qu’il a beaucoup d’injustice, j’ai vu un commentaire juste avant de prendre l’avion de retour qu’une personne étudiante disposant des mêmes documents avait réussi à passer les checks policiers le matin même avec le vol AirFrance de 7h. Ai-je servi d’exemple? N’y a t-il pas d’alignement sur leurs politiques ? Y a t-il eu abus, zèle ? (Certainement au vu des droits qui m’ont été refusés alors que normalement le droit européen s’applique).
Ces deux jours passés en détention m’ont aussi fait comprendre à quel point les conditions de rétention des personnes migrantes peuvent être difficiles voire inhumaines. Un argentin attend depuis deux jours son avion pour jeudi, il aura passé 5 jours dans ce centre. Est-ce normal de traiter un être humain ainsi ? De le laisser pourrir dans une pièce surchauffée, sans possibilité de se laver décemment, avec de la nourriture pour chien ? Dans un pays de l’Union Européenne ? Il y a deux jours, c’était impensable, aujourd’hui j’en ai été témoin.
J’espère tout de même pouvoir revenir un jour, histoire de rendre mon appart et récupérer mes affaires. Au revoir les 1500€ que j’aurais pu économiser (comme tant d’étudiants).
TEMOIGNAGE DE DAMIEN, DE MÁLAGA À MONTPELLIER
Damien nous a raconté ses 14 heures de route non stop pour rentrer chez lui, à Montpellier.
La police sur quasiment toutes les aires d’autoroute.
“Nous avons fait la route d’une traite, tous les hôtels étant évidemment fermés. Les aires d’autoroutes également étaient toutes fermées, donc impossible d’acheter quoi que ce soit : eau, sandwich, casse croûte, ni bien sûr d’aller aux toilettes, on a fait comme on a pu ! La police était sur quasiment toutes les aires d’autoroute.
Seule une station essence sur trois était ouverte. Ici aussi, on ne rentrait pas dans les stations essences, on paye directement par la petite trappe, et on repart vite.
Sur l’autoroute, juste des camions, c’est très étrange, comme l’impression d’en voir plus que d’habitude aussi…”
Combien étiez-vous dans la voiture ?
Nous étions deux : ma copine et moi (et notre chat !), tous les deux à l’avant de la voiture.
Le passage de la frontière
A la frontière, (dans le sens Espagne – France) nous n’avons pas eu d’attente, pas de queue. Nous sommes passés par le péage de Pertuis. Il n’y avait qu’une seule voie d’ouverte et deux policiers qui attendent les voitures après le passage de la barrière. Ils n’avaient pas de masque ni de gant.
Notre sensation est qu’ils se sont d’abord fié à nos explications et à notre bonne foi. On l’a passé sans trop de souci, sans même devoir montrer nos attestations.
Dans l’autre sens, tout le péage était fermé. Il y avait beaucoup plus de contrôles et d’attente.
La route en France
En France nous avons été arrêtés plusieurs fois jusqu’à arriver chez nous. Mais avec l’attestation de déplacement dûment imprimée et remplie, nous n’avons eu aucun problème.
TÉMOIGNAGE DE LISA, RÉSIDENTE À VALENCIA
“Nous avons passé la frontière (au niveau de la Jonquera) le 18 Avril pour rentrer à Valencia où nous vivons.
Les policiers ont contrôlé nos pièces d’identité et nos NIE, nous ont demandé le motif du trajet, et combien de temps nous étions restés en France.
Après avoir expliqué que nous avons notre domicile à Valencia, et que nous étions en vacances en France quand le confinement a commencé (j’ai également montré le billet d’avion dont le retour pour Valence a été annulé), ils nous ont laissé passer sans problème.
Nous avons également été contrôlé une autre fois sur la route, où nous avons dû expliquer à nouveau le motif du trajet, et là encore cela n’a pas posé de problème.
Autre info utile : nous avons pu louer une voiture en aller simple pour 1€ seulement sur driiveme.com.
Il n’y a pas toujours de voiture disponibles pour le trajet demandé, mais ça vaut le coup de vérifier car je crois qu’en ce moment il y a pas mal de voitures dispo entre les grandes villes dans le sens France-Espagne.
Bon courage à tous ! 🙂
ATTENTION : Ceci n’est que mon expérience personnelle ponctuelle et ne me confère pas la moindre expertise 😉
Chaque cas est différent, chaque policier est plus ou moins indulgent, et la situation évolue chaque jour !”
Quels documents recommandez-vous pour pouvoir passer la frontière ?
- NIE ou Carte de résident
- Empadronamiento
- Contrat de location ou preuve de propriété en Espagne
- Contrat de travail
- Inscription consulaire
- Factures eau / luz / internet…
- Attestation de compte bancaire
- Billet d’avion / train annulé
- Contrat de location de voiture en aller simple
- Tout justificatif permettant d’attester du caractère impératif de votre trajet
- ET SURTOUT : une bonne explication
Peut-on passer la frontière avec un NIE non-résident ?
- Quand nous avons passé la frontière le 18 Avril, nous avions des NIE non-résidents, et cela n’a pas posé de souci. Cependant nos NIE sont récents (moins d’un an – le policier a contrôlé la date), et le policier s’est surtout fié à notre explication. Nous n’avons pas eu besoin de montrer de document prouvant de manière irréfutable notre résidence en Espagne, mais nous avions tout de même préparé tout un tas de preuves au cas où.
- Cependant, depuis le 20 Avril, le site de l’ambassade précise que le NIE n’est pas suffisant pour prouver sa résidence à la frontière.
Quelles informations peut-on obtenir auprès des ambassades et consulats français et espagnols ?
- Avant de partir, j’ai essayé de contacter diverses ambassades et consulats Français et Espagnols pour avoir plus d’informations, mais sans succès. Néanmoins si vous voulez tenter votre chance, tous les contacts sont disponibles ici : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/espagne/
Combien étiez-vous dans la voiture ?
Nous étions 3 personnes dans la voiture : cela ne pose pas de problème dans le cas d’un voyage exceptionnel où il est évident qu’on ne peut pas prendre plusieurs véhicules. Par contre, en Espagne les passagers doivent être à l’arrière.
Témoignage d’Alain, de Séville à la Bretagne
Article paru par Ouest France le 29 Mars 2020
Alain Le Goff raconte son retour compliqué de l’Espagne à Ploërmel, où il a l’habitude de séjourner avec son épouse, Jacqueline.
« Après trois premières semaines vécues normalement, l’annonce du gouvernement espagnol tombe le vendredi soir 13 mars : confinement pour tout le monde à partir de lundi ! Un nouveau mode de vie va se mettre en place tranquillement.
Le lendemain, samedi, l’animation habituelle des rues et des terrasses, des bars à « tapas » et des restaurants va s’éteindre peu à peu. Nous sommes encore autorisés à déjeuner dehors puis, vient l’ordre donné aux restaurateurs de fermer boutique dans l’après-midi. En soirée, de notre appartement, nous entendons déjà des applaudissements, sans savoir qu’ils étaient des encouragements aux soignants.
Un tracteur pour pulvériser les rues
Très vite nous décidons de quitter Séville pour nous rendre près de Carmona, à 25 kilomètres, chez notre fille qui dispose d’une maison avec jardin ; ce sera plus simple pour le confinement de toute la famille. Et le séjour espagnol se poursuit sans les plaisirs des « tapas » et des « cervezas » (bières) en terrasses ! Pour sortir un peu, il faut promener le chien.
Lundi dernier, une voiture de la mairie, équipée d’un haut-parleur, a ameuté les gens à leurs portails pour annoncer le passage d’un tracteur pour pulvériser les rues ; les paysans se sont portés volontaires pour répandre une solution chlorée dans toute la commune. Ici, tout le monde obéit aux consignes, sans rechigner !
Pas de psychose
Ce matin, j’étais partant pour faire le ravitaillement à la supérette du coin. Là, pas de bousculade ni d’énervement, tout le monde est tranquille, respectueux des consignes. Malgré la gravité de la situation, nous ne ressentons pas de psychose ambiante et chacun s’évertue à tout faire ce qui est scrupuleusement prescrit. Contrairement aux nouvelles de Madrid, celles de l’Andalousie semblent plutôt rassurantes.
Pourtant, un mois après notre départ de France, il nous faut penser rentrer au pays. Pour faire tranquillement nos 1 650 kilomètres en voiture jusqu’à Ploërmel, nous devons nous munir des autorisations pour voyager. Le consulat et l’ambassade de France nous accordent facilement notre permis de circuler. Le Consul Général nous signe le sésame qui précise : « Cette personne sait que son trajet sur le territoire du Royaume d’Espagne lui permet seulement de retourner à son domicile habituel en France. »
Aucune case correspondant à notre situation
Nous emprunterons donc les 1000 km d’autoroutes sans séjourner dans les villes contournées : Sevilla, Merida, Cacéres, Salamenca, Valladolid, Burgos, San Sebastian. Nous sommes donc rassurés pour arriver jusqu’à la frontière. Et puis après, que va-t-il se passer en France ? Sur notre « attestation de déplacement dérogatoire », rendue obligatoire par le ministère de l’Intérieur, nous ne trouvons aucune case correspondant à notre situation. Pour les rapatriements, seuls les retours en avion sont pris en compte.
Nous nous appuierons donc sur la déclaration ministérielle du 18 mars 2020 qui précise : « Les citoyens français et les ressortissants de l’Union européenne, de l’espace Schengen et du Royaume-Uni sont autorisés, avec leur conjoint et leurs enfants, à entrer sur le territoire national afin de rejoindre leur domicile. »
Nous espérons pouvoir effectuer les 650 km en France sans être trop importunés ; notre temps de trajet est déjà fort conséquent, car il nous faut tout faire d’une seule traite, les hôtels étant fermés ! À bientôt, à Ploërmel… peut-être ! »