Le 29 Mai dernier, le quotidien néerlandais Elsewier Weekblad illustrait sa Une, d’une image peu glorieuse pour les espagnols et leurs voisins italiens. Ce journal de tendance droite-conservatrice dessine ainsi son cliché du sud : un moustachu détendu, un guitariste aux cheveux longs, et une brune en bikini oisive sur son téléphone au bord d’une piscine. En les qualifiant de “parasites” et de “paresseux”, et en expliquant que les pays du Sud de l’Europe n’ont pas besoin de subvention de la part de l’Union Européenne, le quotidien s’attirait les foudres de la presse ibérique. Mais les espagnols correspondent-ils vraiment au cliché de ce journal ?
L’Espagnol est très travailleur; plus que les Britanniques, les Allemands et les Français
Selon Borja Mateo, auteur du livre “Vivre et travailler hors d’Espagne” (Editions Oberon) ; “L’espagnol est très travailleur; plus que les Britanniques, les Allemands et les Français, malgré le fait que tous le sont. Nous sommes très faciles à intégrer car en Espagne la sociabilité est très appréciée. Nous avons une excellente formation académique, nous sommes flexibles et nous ne perdons pas la vision de l’objectif final. En Allemagne, beaucoup de choses sont perdues dans le processus et elles confondent les moyens avec les fins; Les Français ont peu de détermination et les Anglais manquent de formation culturelle, ce qui est fait allusion lorsqu’ils essaient de résoudre des problèmes qui nécessitent la connaissance de diverses disciplines.”
Des pauses plus longues en Espagne
Alors que les pauses-déjeuner ne durent pas plus de 30 minutes à partir de midi en France, en Allemagne ou en Suède, on estime en moyenne à une heure et demi voire deux heures, de 14h à 16h, la durée de la pause de la mi-journée consacrée au repas en Espagne. Une pause symbolique du style de vie espagnol, jugée trop longue par certains, qui la considèrent comme l’une des principales causes des journées de travail à rallonge et du retour à la maison si tardif des travailleurs ibériques. De plus en plus de voix s’élèvent au sein de la société pour la réduire et ainsi gommer le décalage horaire existant avec les autres pays européens. D’autant que ce break s’avère également préjudiciable pour les affaires avec l’étranger. Par ailleurs, vers le coup des 11h, les espagnols se ruent sur les terrasses pour prendre un café et manger un bout avec leurs collègues. Cette tradition complètement ancrée dans les moeurs surprend le touriste qui met pour la première fois les pieds en Espagne. D’autant plus dans les grandes villes où soudainement, c’est toute une catégorie de personnes actives qui descend prendre une pause d’une demi heure avant la prochaine pause du déjeuner, elle, plus tardive.
Une meilleure qualité de vie… mais sans réduire la quantité de travail
Les entreprises espagnoles, comme J’achète en Espagne, ont pour habitude de travailler une heure de plus du Lundi au Jeudi, pour travailler 4 heures de moins le Vendredi, et ainsi profiter de longs weekends de deux jours et demi. Par ailleurs, selon l’OCDE, l’Espagne se situe dans la moyenne européenne en ce qui concerne le nombre d’heures de travail : 1.665 heures par an au cours de l’année 2013. Un volume horaire comparable à ceux du Royaume-Uni (1.669 heures), du Portugal (1.712) et de l’Italie (1.752). Loin devant l’Allemagne, les Pays-Bas et la France, où l’on travaille respectivement 1.362, 1.379 et 1.489 heures par an en moyenne. En donnant du crédit au cliché grotesque comme celui retranscrit sur la une de ce journal, on pourrait tendre à croire que l’Espagne est un pays où la sieste est de rigueur, au bord de la plage évidemment et avec un verre de sangria à la main. Dommage, tous ces stéréotypes sont faux, sauf peut-être le fait que les espagnols ont peut-être eux réussi à combiner vie personnelle et professionnelle en travaillant mieux, et surtout, en vivant mieux. Sources : Le Petit Journal , Abc.es